Le cartonnagecartonnage reliure pilard

Les dimensions des cartons respecteront celles du mocartonnagedèle, s’il en existe un, ou du gabarit éventuel.

La force du carton est adaptée au format du livre et à son épaisseur.

Après la coupe des cartons, une entaille est pratiquée à l’emplacement de chaque galon, pour permettre le passage de celui-ci.

 

 

Le Débrochagedébrochage

Première opération dans la reliure d’un ouvrage, le débrochage va conditionner les phases successives qui amèneront le livre jusqu’à sa livraison.
Premier stade de débrochage, le livre est pointé sur le bordereau fourni ou mis en place à l’atelier

Le livre est muni d’une fiche individuelle qui l’accompagnera tout au long de sa présence en atelier.
Cette fiche permet d’éviter tout mélange avec des livres d’une autre bibliothèque, de consigner toutes les indications fournies par le bibliothécaire : couleur de la couverture, titrage, cote.

Cette fiche indique aussi les impératifs donnés par la bibliothèque : classement, maintien ou non des couvertures, leur emplacement.
Pose d’intercalaires, pour les ouvrages en plusieurs parties (Dalloz, Semaine Juridique, etc…).
Cette fiche permet enfin de contrôler si toutes les demandes de la bibliothèque ont bien été respectées.

Une fois le volume pointé :

Il est pris en charge par l’ouvrière qui prend connaissance de la fiche individuelle. S’il s’agit d’une monographie, la première couverture est enlevée puis montée sur onglet pour être fixée sur le premier cahier, celui-ci étant enlevé du livre pour être renforcé.

Chaque cahier est extrait de l’ouvrage, fil coupé, colle enlevée, feuilles réparées si besoin.

Les réparations se font à l’aide de papier adhésif utilisé depuis de longues années, garantissant une durée à vie des réparations. Le papier japon est également utilisé

La dernière couverture est également montée sur onglet et fixée sur le dernier cahier, lui-même renforcé. Le fond de chaque cahier est vérifié et renforcé si nécessaire. Le volume est ensuite contrôlé, page par page, l’ordre des cahiers vérifié.

Si une feuille est manquante, le volume est stoppé, le client averti.

Lorsque l’ouvrage est débroché puis contrôlé, sa fiche individuelle placée juste derrière la première couverture, il est muni d’une bande élastique qui maintiendra son homogénéité.

Il est placé individuellement, entre des AIS, dans une presse où il y restera une nuit.

S’il s’agit d’un périodique

Le volume est tout d’abord contrôlé:

Que chaque fascicule soit de la même année, que la chronologie des numéros soit respectée, que la table soit présente.

Suivant les indications de la bibliothèque, les couvertures seront conservées en totalité, ou simplement la première de chaque fascicule, ou la première et la dernière du volume.

Avant/après toile eco-buckram

S’il s’agit d’un périodique dont les fascicules se présentent en cahiers, sera débroché normalement : couvertures montées sur onglets, cahiers renforcés.

Si les fascicules du périodique se présentent en feuilles collées, chaque feuille sera alors séparée une par une, les couvertures toujours montées sur onglet.

Quelle que soit la présentation, cahiers ou feuilles simples, après débrochage, le volume est contrôlé, muni de sa fiche individuelle et d’une bande élastique, toujours par souci d’homogénéité.

La mise en presse se fait de la même manière que pour une monographie.
Les ouvrages ou périodiques abîmés, feuilles froissées, déchirées, bénéficient d’un traitement particulier.
Les feuilles sont tout d’abord repassées, protégées par une feuille blanche. La feuille du livre ne devant pas être en contact avec le fer à repasser.
Une fois remise à plat, la feuille peut être réparée, à l’aide d’adhésif spécialement conçu pour ce travail.

Les coins pliés sont redressés.

Dans le cas d’une reliure parlante, c’est-à-dire report des trois couvertures du volume sur la nouvelle reliure, ces couvertures sont enlevées, répertoriées et stockées en attendant de les poser sur la nouvelle reliure.

 

 La Couture

Après une nuit passée en presse, le livre va être cousu.couture 1

Chaque volume est placé dans un étau pour être ” grecqué “.

De petits traits de scie matérialisent l’emplacement des galons et des chaînettes, permettant la couture de l’ouvrage.

Suivant le format du livre, il y aura deux, trois, quatre, cinq ou six emplacements de galons.
Si le volume est en feuilles, il devra être ” surjeté “. Plusieurs feuilles sont groupées et cousues à la machine à coudre en point zig-zag, le fil formant un fond de cahier, rendant possible la couture sur ruban.
Chaque ouvrage voit sa couture personnalisée, le fil de lin doit être choisi avec soin.

couture 2

 

 

La force du fil varie en fonction du nombre, de l’épaisseur des cahiers, de la nature du papier. La couture
se fait à cahier  « seul ». La tension du fil doit être constante mais sans excès.

Avant couture, un cahier de 4 feuilles est placé au début et à la fin du livre.

La première feuille recevra la garde de couleur à la finition.
L’épaisseur produite par le passage du fil donne le ” mors “, celui-ci permettra l’arrondi du dos et assurera le logement du carton.

Après couture, et contrôle du mors du livre reçoit une pellicule de colle pour fixer le fil et réparer l’opération suivante : le cartonnage.

Un temps de séchage d’une journée doit être respecté.

L’Endossure

endossureAprès avoir été arrondi au marteau, le volume est placé dans un étau et un rouleau va coucher les cahiers, d’un côté et de l’autre en partant du centre du dos.

Cette opération se fait volume par volume, le serrage de l’étau et le réglage du rouleau variant d’un ouvrage à l’autre.
Ce passage dans l’étau aménage une gorge qui recevra le carton.

L’entaille est ensuite refermée à à l’aide d’un marteau. Le mors est alors rabattu sur le carton pour former un arrondi de carton à carton.

 

Le Rognage

Le volume peut être rogné sur les tranches ou seulement en tête, la gouttière et la queue étant ébarbées, le volume peut ne pas être rogné du tout. Ces différentes options modifieront la coupe des cartons.

Pour un volume non rogné, les trois tranches seront ébarbées ou poncées.
Pour un volume rogné seulement en tête, la gouttière et la queue seront ébarbées.
Pour un volume rogné totalement, la tête et la queue seront d’abord rognées, puis les galons collés, des équerres enlèveront l’arrondi du dos, permettant le rognage de la gouttière.

La Couvrure

Après le rognage, les tranches du livre sont jaspées : Petites gouttes rouges parsemées sur les trois tranches. Cette opération se fait systématiquement, sauf avis contraire de la bibliothèque.

Une bande magnétique antivol est fixée sur le dos de l’ouvrage, selon équipement. Cette bande est indétectable par le lecteur.
Pour contribuer à la solidité de l’ouvrage et à sa bonne tenue, le dos du volume est équipé d’une mousseline trois fils.
Ensuite, il reçoit deux ou trois épaisseurs de papier kraft selon le format ou l’épaisseur du livre.

Un temps de séchage est respecté.

Une bande de carte forte (dos brisé) correspondant à la dimension du dos de l’ouvrage est coupée, un nerf de coiffe y est fixé.

S’il s’agit d’un volume en toile, celle-ci est coupée, avec un rembordement de deux centimètres. La qualité et la couleur de cette toile seront indiquées par la bibliothèque ou confiées au relieur.

Image25

toile

livre

cuir

Le collage de la toile se fait à l’aide d’un rouleau, assurant un pelliculage parfait. Un temps de séchage de plusieurs heures doit être respecté.

S’il s’agit d’un cuir, des nerfs seront posés sur la carte. Leur nombre et leur emplacement suivront les indications fournies par les modèles, les gabarits, le choix de la bibliothèque ou du relieur.

La qualité et la couleur du cuir suivent les mêmes critères.

Le cuir est coupé et ” paré “. Les bords sont amincis pour permettre le rembordement. Après couvrure, le cuir est lavé et l’ouvrage devra attendre le lendemain pour passer aux opérations suivantes.présentation -savoir faireCuir ou toile, chaque volume est traité individuellement.

S’il s’agit de monographies, le titrage respectera les indications de la bibliothèque : auteur, titre, cote, filets, sigle, fleurons.

La dimension des lettres et le nombre de lignes seront appréciées par le relieur (format, épaisseur, longueur du titre).
S’il s’agit de périodiques, le titrage sera identique aux volumes déjà reliés : titre année, tomaison, cote, sigle, hauteur du titrage, sous-titre éventuel).

Sur cuir ou toile, le titrage se fait à l’aide de feuilles d’or.

Le titrage se fait également, à l’aide d’or sur film de carbone.
Dix polices e caractères donnent une grande variété de choix pour la composition des titres.

Ce travail se fait volume par volume, ligne par ligne, en respectant rigoureusement les emplacements choisis.Chaque ligne (parfois un seul mot) est placé dans un composteur, l’or déposé à l’endroit désiré.

filet simple ou double

toile eco-buckram

Le composteur est chauffé à une température qui permettra la fixation de l’or.
Cette température est appréciée par le relieur (support, chaleur de l’environnement, degré d’humidité, épaisseur des lettres).
Lorsque le composteur est chaud, il est mis en contact avec une éponge imbibée d’eau. Au son du grésillement, le relieur juge s’il peut mettre le composteur sur l’or ou le carbone.

A la demande de la bibliothèque, lorsque le titrage se fait sur pièce, celle-ci peut-être agrémentée d’un filet simple ou double, en haut et en bas de cette pièce. Il en est de même pour le cuir, avec ou sans nerfs.

 

La pose de filets sur pièce ou directement sur le volume n’a pas d’incidence sur le prix de la reliure.

Le prix de la reliure d’un ouvrage s’entend toujours DORURE COMPRISE, quelle que soit la longueur du titre. Seule la pose d’une pièce de titre entraîne la majoration prévue au tarif.

Avec les opérations de finition, la reliure d’un ouvrage arrive à son terme. Pour une toile, la finition se fait de deux manières : le contre-collage (toujours avec une charnière) ou la pose de gardes à livre ouvert.

Après une nuit de séchage, le volume est vérifié : titrage, conformité avec la fiche individuelle.

S’il y a une pièce en mouton, celle-ci est vernie. Le volume peut quitter l’atelier.

Pour un cuir la finition se présente différemment.
Pour un demi cuir, celui-ci est « élagué », la partie du cuir, sur le plat du carton est redressée. Une carte forte est coupée et posée, bord à bord avec le cuir.

Un plat de toile ou de papier est placé au bord du cuir, couvrant le carton, avec un rembordement de deux centimètres.
L’ouvrage est ensuite ouvert à plat, cartons retournés.
Un papier est alors coupé et placé à toucher le rembordement. Ce papier à pour but de faire cambrer le carton pour compenser le tirage du cuir et faciliter la fermeture du livre.

Une charnière de toile est fixée dans le mors.

Une garde de couleur est coupée et posée sur la partie inférieure du carton (dimensions légèrement inférieures au livre).
Une autre garde de couleur est coupée et posée sur la première garde du livre (dimension légèrement supérieures au livre).

Après un temps de séchage, le livre est refermé, muni d’un papier fort, entre le livre et le carton (de chaque coté).
Il est ensuite placé en presse, séparé des autres par des AIS bien lisses. Il y reste jusqu’au lendemain.
A sa sortie de presse, le volume est « ébarbé », la garde posée sur la première garde du livre et légèrement débordante, est coupée.
Le volume est vérifié : pose des gardes, titrage, conformité avec la fiche individuelle.
Il reçoit un filet à l’intersection du cuir et du plat.

Le cuir est lavé. S’il s’agit d’un mouton il est verni.

Le volume peut quitter l’atelier.